Secteur public 2.0 : Les enjeux de la digitalisation des services et des données.
On observe à l’échelle mondiale un élan de modernisation et d’adaptation des services publics aux technologies numériques. Cette digitalisation des données à l’échelle planétaire pourrait venir infiltrer petit à petit tous les secteurs publics et administratifs qui nous entourent.
Désormais, les citoyens attendent de leur gouvernement que l’information soit accessible, abordable et directe. Ce nouvel accès simplifié aux services et à l’information passe par la création et la mise en route de nouvelles plateformes qui répondent aux exigences d’efficacité et d’accessibilité des citoyens et entreprises de chaque pays.
Mais pour pouvoir arriver aux objectifs finaux de la digitalisation que sont la centralisation des données et des services, la mise en relation simplifiée des différents acteurs du système et l’accès égalitaire aux services; les institutions publiques doivent passer par un long et coûteux processus de modernisation et de simplification de leurs infrastructures.
En effet, le renouveau et la modernisation des structures telles que les mairies, les services publics et les administrations requièrent l’appropriation de compétences nouvelles et innovantes jusque-là accaparées par le secteur privé des technologies de l’information. Ces nouvelles compétences sont le fruit de l’évolution des techniques informatiques et numériques et forment un nouveau contingent de techniciens et de cadres dont le secteur public a désormais besoin.
Pour répondre à ce besoin de renouveau, les infrastructures publiques ont désormais besoin d’attirer ces spécialistes du digital et de l’information face à un marché privé toujours plus compétitif dans ce secteur. En réponse à cela, des gouvernements comme celui du Royaume-Uni proposent des plans de carrière accélérés et attractifs qui permettent de recruter une part de ces nouveaux spécialistes si recherchés.
Les enjeux quant à la digitalisation des services publics sont énormes. D’après une étude menée par le cabinet McKinsey intitulée » Public-sector digitization : the trillion-dollar challenge « , les bénéfices tirés d’une simplification des procédures, d’un accès simplifié à l’information et de la centralisation des données et leur exploitation résultante pourraient se chiffrer à plus de 1000 milliards de dollars à l’échelle planétaire.
Devant de tels chiffres, on s’aperçoit que la digitalisation des services n’est pas qu’une mesure de modernisation mais bien un pas vers une restructuration complète des systèmes administratifs qui ouvre la voie à de nombreux changements sociétaux et de nouvelles perspectives de développement.
En effet, derrière le spectre de la digitalisation des données apparaît des notions » d’exploitation des données » ou encore de » villes intelligentes « . Une transformation réussie des services publics et administratifs permettrait par exemple aux mairies de proposer des services plus directs et simplifiés de recueil d’informations et de mise en relation de particuliers ou de professionnels qui viendraient modifier profondément les interactions entre citoyens ou entre entreprises.
L’ère du numérique a fait apparaître un flot de données et d’informations d’une intensité jamais vue auparavant. Que ce soit à travers les sites internet, les applications mobiles ou les services en ligne; la montagne de données que chacun transmet sans vraiment en avoir conscience est devenue un enjeu mondial. C’est en incluant des réflexions et des politiques de gestion de ces données que les transformations liées à la digitalisation des données et des services aboutiront de la façon la plus efficace au but ultime qu’est de satisfaire les utilisateurs de ces systèmes.
Enfin, en optimisant le recueil puis la gestion de ces données, les gouvernements rendent possible la notion de villes intelligentes : il s’agit de villes pensées sur une perspective de développement durable ( au sens social, environnemental et économique ) qui incluent la digitalisation des données comme solution en terme de simplification de l’accès aux services, de meilleure gestion des ressources et d’optimisation de la consommation face aux problématiques bien connues de sur-consommation et de surcroissance urbaine.